La suite de mon aventure avec Uri

 

Chaque professionnel du monde équin a surement eu un ou plusieurs chevaux qui ont participé à leur évolution ; pour moi Uri a été le déclencheur. Je me suis formée pour elle car je ne trouvais pas de solutions à ses problèmes.

Uri a changé ma vie et ma vision des choses, alors voici la suite de mes aventures avec Uri.

 

OMG avoir un cheval, c’est compliqué

Les premiers mois de son arrivée, je tâtonne un peu.

Je n’ai jamais eu de cheval à moi et je n’avais pas réalisé la responsabilité que cela mettait sur mes épaules.

Lorsqu’elle m’a rejoint dans l’écurie où je montais habituellement, la première question qui s’est imposée à moi était : l’entretien des pieds.

Avant, je ne m’étais jamais interrogée sur les pieds des chevaux et leur entretien, ceux que j’avais montés, étaient ferrés ou non, des 4 pieds ou non et, mis à part pour curer les pieds, je n’avais jamais pris le temps de la réflexion du pourquoi ?

Comme j’aime bien aller au fond des choses, je découvre qu’il y a des maréchaux, des podologues que certains maréchaux ferrent, d’autres pas et qu’il y a plusieurs courants dans la podologie….

Je suis un peu noyée d’informations, que dois-je faire ? Ferrer ou pas ? Prendre un maréchal ? Un podologue ? Quels professionnels choisir ?

Ce qui est génial dans le monde équestre, c’est que tout le monde a un avis sur tout, mais combien sont ceux qui se sont réellement intéressés au pourquoi ?

Me voici donc à lire des livres et regarder des vidéos, sur le fonctionnement du pied, la podologie, les courants de podologie et plus je lis, plus je m’oriente vers le pied nu et moins je veux ferrer Uri.

Il ne me reste plus qu’à trouver un bon podologue car quand tu lis certaines histoires où le cheval a les pieds en sang et ne marche plus, ça fait frémir…

La chance, la vie, l’univers ou que sais-je, me permettent de trouver une podologue top à 20 min de chez moi.

Elle n’est pas avare de conseil sur les pieds mais pas que et me fait m’interroger sur les conditions de vie d’Uri (seule en box - paddock) et sur son alimentation (avec céréales et un peu de foin) et les soins naturels

Bref, des questions que je ne me suis jamais posée avant d’avoir Uri !

 
 

La vie n’est pas un long fleuve tranquille

Je commence à la travailler à pied et montée, à prendre des cours, mais je me rends vite compte qu’il y a des choses étranges dans son comportement.

Quand je sangle, elle essaye soit de me mordre ou soit elle veut directement marcher.

Quand elle marche, après avoir été harnachée, elle marche en crabe.

Quand elle est montée, elle secoue beaucoup sa tête de haut en bas et se gratte souvent le nez contre ses antérieurs ou le sol.

Me voici, à m’interroger : ma selle est-elle bien adaptée ? A-t-elle des problèmes ovariens ou des problèmes intestinaux, une douleur au dos ou ailleurs ?

Je fais donc passer des professionnels du monde équin qui réajustent, rééquilibrent mais qui ne trouvent rien qui la soulage réellement, et en parallèle je fais changer ma selle.

J’ai la chance d’être dans une écurie ouverte au bien-être des chevaux, je décide donc de lui revoir son alimentation, je passe à une alimentation sans céréales et j’augmente sa quantité de foin pour qu’elle soit à volonté.

Du côté de son estomac, cela semble l’aider à aller mieux, mais elle a toujours ce comportement étrange en selle et elle commence maintenant à le faire au paddock.

Comme je suspecte de plus en plus des problèmes de chaleurs douloureuses, je commence des cures en soins naturels à base de phytothérapie, gemmothérapie et d’homéopathie, mais aucune cure n’arrive à véritablement régler le problème de façon durable.

Après m'être renseignée concernant son comportement avec sa tête, je me mets à suspecter du headshaking saisonnier.

Je choisis donc de la monter en lui mettant un masque qui lui recouvre le nez et je commence à éviter de monter quand le temps n’est pas idéal pour elle ; cela semble porter ses fruits et l’aider un peu.

En me renseignant sur le headshaking je découvre le Bodywork équin mais il n’y a malheureusement pas de praticien dans mon secteur.

En laissant Uri entrer dans ma vie, je ne me doutais pas qu'avoir mon propre cheval me ferait autant m’investir dans ses problèmes de santé.

J’aurai pu laisser tomber mais j’ai choisi de me renseigner et d’essayer de trouver un maximum de solution.

 
 

Quand la vie te fait un pied de nez !

Mais je devais sûrement être trop lente dans mes recherches et mes quêtes de solutions !

Alors, après un hiver bien pourri en Picardie où Uri a passé plus de temps en box qu’en paddock, elle s’est mise à boiter d’un antérieur.

Au début je ne m’inquiète pas forcément car il n’y a rien de gonflé, le pied n’est pas chaud et elle ne présente pas de blessure. Je me dis que c'est peut-être un faux mouvement ou que je l’ai peut-être fait trop travailler : elle est donc mise au repos.

Mais cela ne passe pas, elle a une boiterie à froid qui perdure. Je décide donc de faire passer un vétérinaire pour voir ce qui se passe vraiment dans son antérieur.

Verdict : Uri est déclarée Naviculaire à 6 ans.

Donc, bien sûr, maintenant que tu commences à me connaître, je me mets à me renseigner sur la maladie naviculaire et ses traitements !

Et je retombe sur le bodywork équin, mais il n’y a toujours pas de praticien dans moins coin. L’idée commence à germer dans ma tête : je vais me former pour aider Uri.

Les recommandations sont de ferrer à l’envers, de faire une injection de Tildren et de reprendre ma petite vie sans rien changer avec elle.

Comme je m’étais beaucoup renseignée à son arrivée sur les fers, cela ne me convient vraiment pas. Et, je trouve cela très égoïste d’injecter un produit qui va cacher la douleur pendant 1 an pour que je continue à la monter, mais qui n’enlèvera rien au problème.

Je réfléchis longtemps, je pèse le pour et le contre et je finis par décider de la mettre au pré et pieds nus, maintenant il me reste plus qu’à trouver l’endroit !

 
 

L’endroit parfait n’existe pas

Je ne pars pas visiter 15000 endroits mais j’en trouve un magnifique pour Uri, mais aussi pour moi! Il y a 25 Ha de pré, un endroit pour monter et tout cela sans que cela ne coûte un bras !

Je suis suspicieuse de nature, donc je me mets à chercher pourquoi cet endroit ne croule pas sous les demandes de prise en pension.

Je ne trouve rien, c’est donc décidé, Uri déménage !

Nos prises de marque se passent merveilleusement bien avec Uri, et 3 jours après son arrivée, elle se met à refuser les compléments pour son estomac.

Elle commence de moins en moins à boiter, pour finalement, un mois après son arrivée ne plus boiter du tout.

Je décide donc de tenter de la remonter : elle est parfaite en selle, pas de réaction spécialement au sanglage, ni montée et elle ne boite pas.

J’ai la chance d’être en pâture avec un hongre qu’elle apprécie moyennement et qui lui coupe complètement ses chaleurs.

Uri n’a donc plus de problèmes d’estomac, plus de problèmes de chaleurs douloureuses, ne boite plus, il ne lui reste plus que le problème du headshaking.

Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin, et comme je l’avais pressentie, notre endroit parfait devient une vraie galère.

Les gérants de cet endroit sublime se séparent et un divorce c’est très souvent moche. Mais quand il y a des chevaux en otage, cela aboutit à des chevaux laissés à l’abandon et des propriétaires qui se retrouvent à gérer l’alimentation, l’eau, la surveillance et tout cela, bien-sûr, en continuant à payer une pension.

Je n’ai plus confiance et je décide donc de changer Uri d’endroit. Quitte à devoir tout gérer, elle viendra chez moi !

 
 

Ce n’est pas passé loin


Avec du recul, je me rends compte que j’ai très mal préparé le changement d’endroit pour Uri, mais que dire à part que je ne savais pas et que je pensais faire au mieux pour elle.

Même si l'endroit ne me convenait plus, Uri, elle y était bien : elle avait son petit groupe de chevaux et ses habitudes. Je n’ai pas préparé son départ, je l’ai juste mise dans un van et hop elle a atterri chez moi.

2 jours après son arrivée, je la trouve un peu étrange, elle refuse de manger sa ration et elle se couche : là c’est la panique.

J’appelle le vétérinaire, il suspecte une colique, je ne comprends pas elle a juste changé d’endroit mais son alimentation est la même, comment pourrait-elle être en colique ?

Le vétérinaire me dit de l’emmener d’urgence en clinique. Uri est hospitalisée, elle a le transit complètement à l’arrêt et a fait des arrêts respiratoires.

Je dois la laisser et je passe une des pires nuits de ma vie.

Je me mets à chercher ce qui pourrait l’avoir rendue malade, je me renseigne sur les plantes toxiques et je découvre que l’écorce du faux acacia est toxique. En faisant le tour de la parcelle j’en découvre un dont l'écorce a été rongée.

Uri avait du foin, de l’eau et je pense qu’elle ne manquait de rien et pourtant elle est allée manger cet arbre et s'est rendue malade. J’en informe la clinique qui met en place ce qu’il faut pour faire repartir le transit.

4 jours plus tard je la récupère amaigri, fatiguée mais vivante.

 

Tu te doutes bien, maintenant que tu me connais un peu mieux, que lorsque j’ai ramené Uri chez moi, elle n’était pas seule.

Mamie Hindi, ponette de compagnie, est venue nous rejoindre et c’est d’elle et de la suite de notre histoire que je te raconterai la prochaine fois.

Si toi aussi tu as envie de partager ton histoire avec ton animal de cœur et que celle-ci soit publiée, tu peux me contacter via le lien ci-dessous :

 
angelique ferriere